Des chercheurs néo-zélandais ont mis au point un jeu vidéo pour lutter contre la dépression chez les adolescents. Testé auprès de jeunes malades, ce traitement informatisé serait une alternative efficace à la thérapie classique.
Si les jeux vidéo ont plutôt la réputation de développer des comportements violents et nerveux, les parents les plus sceptiques pourraient changer d’avis en découvrant le jeu Sparx, développé par des chercheurs néo-zélandais de l’université d’Auckland pour lutter contre la dépression. Dans le jeu en 3D, les participants créent un avatar à leur effigie et évoluent dans un monde fantastique à sept niveaux, qui, franchis les uns après les autres, peuvent conduire le patient vers la guérison.
Au début, le joueur doit tuer des «Gloomy», de petits moustiques qui représentent des pensées négatives («Tout le monde me déteste», «Je suis nul»), tout en découvrant les symptômes de la dépression et des techniques de relaxation. Le joueur arrive ensuite au monde «Volcano», où il affronte des émotions intenses, comme celle de la colère qu’il doit contrôler en dialoguant avec des dragons par le biais de réponses à choix multiples s’affichant à l’écran. Selon les réponses sélectionnées, il peut accéder aux dernières étapes du jeu. À ce stade, ses missions consistent à trouver des solutions pour développer une pensée positive. À la fin, le joueur doit avoir appris à reconnaître son mal-être et à comprendre quand il a besoin d’aide extérieure ainsi 44% des joueurs sont guéris de la dépression
Pour tester l’efficacité du jeu,les chercheuses ont fait appel à 168 adolescents qui avaient demandé de l’aide auprès de professionnels de santé. Âgés de 15 ans en moyenne, les jeunes ont été répartis de façon égale dans deux groupes. Le premier devait tester le jeu vidéo pendant quatre à sept semaines tandis que le second devait suivre une thérapie dite «classique», sous forme de cinq consultations menées par un psychologue. Résultats trois mois plus tard, environ 44% des joueurs s’étaient complètement remis de leur dépression contre 26% des autres jeunes patients. En revanche, si 81% des joueurs ont déclaré qu’ils recommanderaient ce jeu à leurs amis, la thérapie traditionnelle a obtenu une plus grande adhésion, avec 96% de satisfaits : résultats publiés dans le sérieux British Medical Journal, les auteurs de l’étude considèrent que «Sparx représente une alternative potentielle aux soins habituels pour les adolescents et pourrait être utilisé pour traiter une partie des jeunes non pris en charge». Financé par le ministère de la Santé néo-zélandais, le jeu est en cours de finalisation dans le but d’être commercialisé cette année, sous format CD-Rom.