Deux personnes paralysées sont parvenues à télécommander par la pensée un bras robotisé. Une femme âgée de 58 ans et un homme âgé de 66 ans, tous les deux victime d’un accident vasculaire cérébral et ayant un « locked-in syndrom » ou syndrome d’enfermement (état neurologique dans lequel le patient est éveillé et totalement conscient — il voit tout, il entend tout — mais ne peut ni bouger ni parler, en raison d’une paralysie complète excepté le mouvement des paupières et parfois des yeux. Les facultés cognitives du sujet sont en revanche intactes, d’où le nom de syndrome d’enfermement).
Un enregistrement vidéo de cette expérience exceptionnelle réalisée aux États-Unis le 12 avril dernier est présenté et expliqué en détail dans une étude publiée cette semaine par la revue Nature. Elle est le fruit de la collaboration entre le département américain des Anciens combattants, l’Institut américain de recherche en santé (NIH), l’Université Brown qui a mis au point l’implant neuronal, le Massachusetts General Hospital, la Harvard Medical School et l’Agence spatiale allemande (DLR) qui a construit le bras robotisé.
Le principe reste simple en théorie mais difficile en pratique sur le plan de l’élaboration technique : Les ondes électriques du cerveau sont d’abord captées par des implants neuronaux avant d’être converties en impulsions électroniques dans une puce elle aussi implantée dans le cerveau. Ces impulsions sont ensuite transmises à un ordinateur qui commande l’appareil auquel il est relié. Le dispositif implanté dans le cerveau des deux patients n’est pas entièrement nouveau. Commercialisé depuis plusieurs années sous le nom de « BrainGate », il permet aux personnes paralysées de communiquer par l’intermédiaire d’un ordinateur.