Depuis 2000, le Baromètre d’opinion de la Drees est un outil de référence pour analyser l’évolution de l’opinion des Français sur leur santé, sur la protection sociale (assurance maladie, retraite, famille, handicap-dépendance, pauvreté-exclusion) ainsi que sur les inégalités sociales. Les données de la vague 2014 ont été collectées entre octobre et décembre, auprès d’un échantillon de plus de 3000 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans ou plus en France métropolitaine (méthode des quotas). Dans la suite de ce document et pour en faciliter la lecture, le terme «Français» désigne les personnes de 18 ans ou plus vivant en France métropolitaine, qu’elles soient de nationalité française ou non, interrogées dans le cadre de ce Baromètre.
Les Français très préoccupés par le risque de précarité :
C’est le risque de se retrouver démuni qui inquiète le plus souvent les Français : 90 % d’entre eux se déclarent personnellement préoccupés par la pauvreté. Ils sont tout aussi nombreux à exprimer des craintes sur le niveau des salaires et du pouvoir d’achat (89 %), sur le chômage (88 %) et enfin sur l’avenir du système de retraites (87 %).
• En 2014, les trois quarts des Français jugent bonne leur situation mais c’est le cas de seulement un chômeur sur deux.
• Depuis 2010, les Français sont de plus en plus nombreux à penser que les prestations sociales ne devraient pas être universelles, mais bénéficier aux seuls cotisants.
• Sept Français sur dix estiment être en bonne santé et cette proportion est stable depuis 2007.
Trois personnes sur quatre et près d’un chômeur sur deux estiment que leur situation est bonne :
Depuis 2007, les trois quarts des Français jugent leur situation « plutôt bonne » ou «très bonne». Les étudiants et les personnes ayant un emploi à temps plein partagent beaucoup plus fréquemment cette opinion (respectivement 94% et 86% en 2014) que les personnes employées à temps partiel ou celles à la recherche d’un emploi (resp. 74 % et 47 % en 2014).
Huit Français sur dix considèrent que leur système de sécurité sociale peut servir de modèle :
Bien que cette part diminue, sept Français sur dix estiment qu’il faut « réformer la société française sur certains points tout en conservant l’essentiel » (69 % en 2014 soit – 8 points par rapport à 2004). Cela traduit leur souhait de conserver les fondamentaux du système actuel tout en le faisant évoluer, volonté que l’on retrouve aussi s’agissant plus spécifiquement de la protection sociale. La part des Français qui pensent qu’il faut « radicalement changer la société française » (27 %) est, elle, en hausse de 9 points depuis 10 ans. Seulement 4 % des Français pensent qu’il faut « conserver la société française en l’état ».
Les Français s’estiment très majoritairement en bonne santé et sont globalement satisfaits de la qualité des soins :
Sept Français sur dix s’estiment en bonne santé en 2014 dont trois sur dix en très bonne santé. Ces proportions sont stables depuis 2007. Les ménages dont le niveau de vie est dans la moitié supérieure sont plus nombreux à se déclarer en bonne santé (78 % contre 66 % pour les autres). En 2014, quatre Français sur dix estiment que la santé de leurs compatriotes s’est améliorée ces dernières années, soit un niveau stable depuis quatre ans, ce qui contraste avec la diminution de 23 points observée de 2004 à 2011.
Les Français souhaitent des allocations familiales ciblées sur les plus modestes :
Interrogés sur les allocations familiales, 42 % des Français jugent qu’il faut « réserver les allocations familiales aux familles dont le revenu total est inférieur à 6 000 € ». 39 % des personnes interrogées estiment toutefois nécessaire de «donner des allocations familiales à toutes les familles, mais davantage aux familles dont le revenu total est inférieur à 6 000 € ». Enfin, seulement 18 % des répondants approuvent le fait de « continuer à donner des allocations familiales à toutes les familles », comme c’était le cas jusqu’ici. 1% des enquêtés considèrent enfin qu’il « ne faut plus donner d’allocations familiales ».
Les Français souhaiteraient que les salaires des personnes exerçant la même profession qu’eux augmente, mais dans une moindre mesure chez les cadres que chez les employés, les ouvriers ou les commerçants :
Interrogés sur le montant que gagnent a priori les personnes exerçant la même profession qu’eux, les Français indiquent un salaire médian2 de 1 600 €. Mais selon eux, le salaire médian des personnes exerçant leur profession devrait être de 1 940 €, soit 20 % de plus.
Cet écart entre les salaires souhaité et estimé varie selon la profession : il est plus faible pour les cadres, qui souhaiteraient que les salaires des personnes exerçant leur profession soient augmentés de 9 %3, et plus élevé pour les artisans et commerçants, qui prônent une augmentation de leur rémunération de 33 %. Les employés et ouvriers considèrent que ceux qui exercent la même profession qu’eux devraient respectivement gagner 17 % et 19 % de plus. Généralement, l’écart est plus important pour les personnes ayant un niveau de vie faible que pour celles ayant un niveau de vie élevé.
Pour télécharger l’étude : Ici